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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 17:48
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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 20:45
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4 novembre 2007 7 04 /11 /novembre /2007 00:53
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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 20:45
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2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 19:24
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Eloignez vous de la bordure du quai s'il vous plaît, Simone déraille...
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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 19:20
cycliste, tantine, barbe, toupie, diurétique



Il existe des villages reculés aux tréfonds de la mémoire, des lieux qui trépassent avec le dernier souffle de nos aïeux. Des bâtisses qui se décomposent au gré de nos souvenirs défunts. Les escaliers branlants qui y mènent s'évanouissent quand on essaye de les emprunter, lorsque le sommeil bleu tend à nous les rappeler...

C'est dans la torpeur du vide que se réveille un matin Sigismond. Les draps sont froissés, son dos humide de la chute qu'il a rêvé... Cela fait quelques mois déjà que le songe se précise. Une pièce étroite et poussiéreuse se dessine lorsque ses paupières sont closes. Tout lui paraît si familier... Tout a commencé chez le notaire... A la lecture du testament de feu tante Iris, l'homme austère costumé et cravaté avait ouvert un coffre et remis son contenant au jeune homme endeuillé. Celui-ci, absorbé par l'effeuillage du papier kraft qui recouvrait un paquet de photographies jaunies, ne se doutait pas encore de la richesse de l'héritage de sa tantine dont malgré tous ses efforts, il ne se rappelait même plus le visage. C'est seulement chez lui qu'il remarqua cette carte postale. Un cycliste aux traits illuminés par la victoire... Tour de Scourmont 1932. Derrière la carte, un "Au plaisir de te revoir". Des lettres rondes forgeant une écriture appliquée. Oui, c'est ainsi que tout a commencé.

Les cauchemars, les torpeurs d'une terre et d'un foyer qui semblaient le rappeler... Mais cette nuit-là fut différente car du mauvais rêve naît l'insomnie et Sigismond, las des agitations, décide de trouver la clef qui ouvrirait la porte de sa sérénité retrouvée. La carte postale gît sur sa table de chevet... Il fait jouer le hasard et découvre dans le noir l'impensable... Dans l'obscurité, des traits s'illuminent au côté des lettres... On dirait... Oui on dirait comme un plan... une carte. Sur un coup de tête, Sigismond s'engouffre cette nuit-là dans sa voiture et roule vers un lieu reculé de sa mémoire... Scourmont... Village que les cartes contemporaines n'aiment pas à relater. Le bitume a laissé place au fil des décennies à la terre battue... Les virages sont abruptes, l'ascension est rocheuse et l'altitude enivrante... Le temps est en suspens... Mais enfin le jeune homme aperçoit la pancarte que les feuillages tendent à dissimuler. A Scourmont les champs et la civilisation ont laissé place aux bois charnus de forêts abondantes de conifères. Sigismond descend de son véhicule et s'y enfonce serrant entre ses doigts le cycliste en papier glacé... Epuisé, il s'avance cependant éperdument parmi les arbres et sous ses pas se fraye un chemin. Cent fois il manque de tomber, cent pieds le séparent de son but... Puis il la trouve... la vieille bâtisse qui rompait son sommeil...au milieu de nulle part... Les murs de pierre parés d'un lierre verdoyant retiennent cahin-caha l'expiration d'un toit de chaume qui s'affaisse sous le poids des années...

La petite maison centenaire se tient devant lui et lui tire une langue de bois... Sigismond entre... et découvre des cadres... des centaines de cadres.... gisant sur le sol.... se décrochant à un clou près des murs... des cadres éparpillés ici et là... désespérément vides.... Il lui vint alors une idée saugrenue en sortant de sa poche les vestiges de son héritage... Après quelques heures, chaque photographie trouve cadre à son pied... Son labeur terminé, le jeune homme s'assoit à même le plancher et regarde contemplatif les murs aux visages retrouvés... Ses mains rencontrent alors un objet... Le garçon sourit et devine une toupie... Il ne résiste pas à la faire tourner. Le tourbillon du bois fait naître le souvenir... C'est ici qu'il est né... Comment avait-il pu l'oublier ? Des cadres renaît la mémoire... Il reconnaît la barbe et la bougonnerie de son grand-père... Le sourire édenté de sa tantine et le rituel de son thé dont elle cultivait elle-même les feuilles.... « Bois mon enfant, ce breuvage est diurétique et porteur de sagesse » radotait elle sans cesse. Tous ces visages...
Un détail le perturbe soudainement... Les cadres... Sa famille retrouvée... Les visages familiers sont du même acabit que la carte postale du cycliste.... Ce ne sont pas des photographies.... Et avec horreur, il comprend tout... les songes... la chute... Mais c'est trop tard... la chaumière des souvenirs a ravalé sa langue de bois...
Scourmont n'est plus...

FIN

07/10/07
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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 19:08
kilomètres, étoile, liqueur, chaleur, poltron


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Croqué par Koa
 


La route filait, et ses mains tremblantes se crispaient sur le volant. L'aube n'allait pas tarder à poindre et les incertitudes aussi. Il était tôt et la chaleur déjà écrasante... De la sueur mêlée d'amertume perlait à son front, et ses yeux cernés par la fatigue peinaient à s'accoutumer à la fuite du bitume. Un oeil au rétroviseur lui rappelait le but de sa course. Sur les sièges arrières, une malle en fer gisait. Cela ne pouvait être aussi loin... Tant de kilomètres en proie aux roues de son véhicule... Cela ne pouvait être aussi loin... La raison n'était plus maîtresse de son esprit. Seule l'agitation de son ventre, l'engourdissement de ses chevilles pesaient sur sa conduite. Nerveuse, elle poussait du pied l'accélérateur et la vitesse dévorait la pénombre.

Et l'adrénaline s'en trouva décuplée lors du choc... Elise freina comme elle put, et évita à peine le tableau du sens dessus-dessous.

Même si elle n'avait pas quitté le décor, ensanglantée et remuée, elle trouvait peine à reprendre au réel de la situation. L'arbre que Elise avait percuté lui faisait face, grimaçant sous les lueurs de la nuit moribonde. Sa course était vaine, ses veines glacées par l'indifférence qui l'envahissait peu à peu. Elle ouvrit la portière, extirpa l'objet de sa culpabilité, et s'enfonça vers l'obscur.

L'herbe était haute, la terre humide, l'air fétide. Elise pressait le pas, se mit à courir, au rythme des cliquetis du fer de sa malette. Puis elle tomba, et le secret de ses noirs accomplissements se répandit sur le sol. Le rocher vêtu de mousse qui avait meurtri Elise serait sa couche. Son visage, dans un dernier sursaut rejoignit dans une ultime étreinte la chair de sa chair, extirpée de son linceul métallique.
Et la rage de notre Médée nourrit la terre, et le secret la constellation des étoiles défuntes...
L'aube avait repris ses droits.

Paul sortit du bar ce matin là. L'ivresse des liqueurs avait brassé sa lâcheté. Sur le trottoir, il vomissait son orgueuil. Sur le trottoir, poltron il vomissait sa fuite, suite à l'altercation. C'est alors que lui vint une lueur de lucidité. Il devait vite reprendre la route, avait un rendez vous à quinze bornes de ce patelin avec un fournisseur dans quelques heures. C'est alors qu'il comprit qu'il lui manquait quelque chose. Il remonta le pâté de maisons, s'introduit chez elle, et ne la trouvant pas il se mit à crier :
"La salope! Et comment je fais pour bosser moi aujourd'hui!"
Puis il se calma, se ressaisit, se dit qu'il pourra broder pour la perte de ses papiers, qu'il en rachètera une autre dans l'après midi, et quitta la demeure de sa maîtresse.

29/04/07
 
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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 01:30
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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 01:07
flageolet, croustade, arbre, cacochyme, caverne



En cette nuit lugubre de Samhain, Lilith Le Floch préposée aux cuisines de la petite épicerie florissante du père Ramon, figure locale de la petite bourgade de Villefranche de Lauragais, se démenait entre casseroles, et autres ustensiles pour satisfaire les dernières commandes de la journée. Il était tard, elle n'avait pas voulu se résigner à rentrer chez elle, et préférait s'épuiser à la tâche pour ne plus y penser... A sa lande, à son île, à son histoire.... Tout ce que cette fête pouvait éveiller en elle, et qu'ici chacun méprisait.
    
La vieille femme versa les flageolets dans l'eau bouillante, prit sa cuillère en bois... Quand elle perçut soudain le son du carillon.

"Quelqu'un à c't'heure?!"

Intriguée, mais professionnelle, Lilith ouvrit la porte. Une silhouette longiligne, encapuchonnée, sortit de l'ombre. Silencieuse, elle s'assit sur l'unique tabouret du magasin. Mme Le Floch ignorait alors que son destin allait basculer.

"Que puis-je faire pour vous monsieur, une croustade ravirait-il vos papilles?"

L'étrange inconnu cacochyme ne répondit rien et restait inerte sur son siège de fortune. Des secondes, des minutes, des heures à n'en plus finir sans dire un mot. Ca, Lilith, bavarde de renom, ne l'aurait supporté alors elle prit sur elle d'assommer l'importun de questions.

"Monsieur?

- Lilith je suis las..."

La vieille resta interloquée...

"Las de te chercher et d'accomplir la besogne à ta place."

La vieille frémit.

"As-tu pensé une seule seconde aux conséquences de ton départ d'Ouessant?"

La vieille trembla.

"Sais-tu ce que je ressens, cela fait dix ans maintenant!"

La vieille détourna le regard.

"Tu étais la dernière de cette année là, tu devais me remplacer! Sais tu seulement ce que cela signifie de les mener à la Caverne? Les entendre gémir, prier, supplier?"

Lilith Le Floch reprit son souffle, serra les poings...

"Sais-tu qu'il n'y a pas de frontières aux légendes? Sais-tu que je suis venu te chercher?"

La vieille haletante se mit à hurler :

"Ici tout est différent! Les arbres même révèlent l'écorce de la vie : les chênes ont laissé place aux platanes... Ces légendes n'ont pas vent ici!

- Voilà bien ton erreur Lilith Le Floch... Si tu penses avoir pu fuir les légendes, tes croyances elles, n'ont pas fui. Suis moi maintenant... N'es-tu pas déjà satisfaite de tes dix ans de répit?"

La vieille femme se retourna, jeta un coup d’œil à sa cuisine, à la casserole qui prenait feu, revint du regard à l'inconnu... Mais il n'était plus... Seule sa capeline gisait sur le tabouret. Elle se retourna encore et vit son propre cadavre sur le sol...

"J'aurais préféré une autre fin officielle, moi lilith Le Floch, dernière morte officieuse de l'année en Ouessant... Accomplissons la besogne... Nous autres, "oberour ar maro", allons cueillir les âmes finissantes… En espérant que le prochain ne se prenne pas d'amour pour la cuisine toulousaine..."
Elle riait encore, puis doucement, s'éloigna, ombre parmi les ombres de la nuit...



FIN
29/10/06
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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 01:01
hiver, phare, merchandiseur, coléoptère, orage


Arrêté sur le bas côté d'une petite route de campagne, Tobias Freaks cherchait non sans nervosité de quoi l'aiguiller en cette nuit sans lune dans la boîte à gants. Tatillonnant dans la pile de documents, crayons, babioles éparpillées, il ne ressortit du réceptacle qu'un paquet de cigarettes, et entreprit de s'en allumer une... Lilou doit l'attendre, s'impatienter, une once d'inquiétude dans sa voix trahit une panique latente... Mais il ne peut la rappeler... Que faire? Reprendre la route et rouler au hasard... Si seulement, il avait ne serait ce qu'un plan, une carte de ce sinistre patelin.... Ce matin là, Tobias merchandiseur de son état, devait effectuer des repérages des commerces alentour de la petite ville d'Ys . Une fois ses notes prises, il avait tardé à rentrer, visité quelque peu la région, bu quelques verres dans un troquet.... Pris au piège dans la marée nocturne, il ne faisait que tourner en rond depuis des heures et des heures... « Revenons au point de départ, retournons au café... » Les mains fébriles, les doigts jaunis, la respiration haletante, Freaks envahi par la nervosité fit ronronner le moteur, démarra et fit demi tour direction Ys. Les lieux baignés dans l'obscurité sous l'éclairage succinct des phares du véhicule apportaient une note quelque peu étrange... Tobias jeta un coup d’œil sur le rétro et une sensation qu'il ne saurait définir l'envahit... Derrière, il n'y avait rien, des cartons jonchés les uns sur les autres... La solitude du commercial...

 

Arrivé près de la mairie pittoresque d'Ys, l'homme se gara, descendit de sa voiture et se dirigea vers l'unique bistrot du village. Poussant la porte, il fut stupéfait par le vide qui avait fait place à la vie des piliers de la matinée. Personne... Tobias essaya de taire le silence, il toussa, cria un timide « il y a quelqu'un ?! ». C'est alors qu'il entendit... un gémissement... provenant de derrière le comptoir... Il s'y précipita et découvrit le tenancier du troquet gisant à même le sol.

 

« Mais que s'est-il passé, s'affola le merchandiseur

 
- Je... Il... »
 

Tobias tenta de relever l'homme et le fit s'asseoir.

 

- j'ai.. je... une attaque... mon cœur... le message...

 

- Essayez de respirer calmement... »

 

Le visage soudain blême, le tenancier glissa dans la main de Tobias un parchemin....

 

- Apportez le lui... au vieux Titouan du phare... c'est une question de...

 
- Mais? je...
 

- Apportez ceci à ce vieux fou! Et vite! »

 

Hébété devant le regard agité de l'homme, Freaks ne demanda pas son reste et fila dehors.

 

Le phare d'Ys trônait sur la colline surplombant la mer, éclairant l'étendue saline de ses yeux rouges étincelants…Tobias décida de ne plus réfléchir et s'élança vers l'édifice imposant de pierre. Il gravit les marches, toqua à la porte. Il frappa, frappa et enfin la porte s'entrouvrit.

 

Le visage sec d'un vieil homme se dévoila à travers l'entrebâillement.

 
« Qui va là...?
 

- Je... Je dois vous délivrer un message... c'est important... »

 

Silas ouvrit la porte et fit entrer le visiteur importun. A son allure et aux accents de sa voix, nul doute qu'il s'agissait d'un étranger... Il déplia le parchemin froissé que lui avait tendu le jeune homme et lut... Puis se précipita vers un pupitre où étaient alignés de nombreux ouvrages. Tobias Freaks vit le vieil homme s'affairer et porter son dévolu sur une encyclopédie. Le merchandiseur essaya d'engager maladroitement la conversation :

 

« Pas trop dur votre poste sur le phare?... »

 

Tout en consultant le gros volume, le vieux lui rétorqua d'un air absent :

 

- Je suis un oiseau de nuit, l'activité pendant le jour ne me vaux rien.... »

 
Puis il grommela...
 
 « Partez d'ici avant qu'il ne soit trop tard... »
 

Freaks s'enlisa dans sa nervosité et ne savait que répondre... Prendre congé... Reprendre la route... Et Lilou qui devait s'égosiller au central nuit.

 

- Partez! » hurla le vieil homme

 

Figé dans un état second, Tobias réussit à articuler :

 
 « Pourriez vous m'indiquer....
 

- Partez, sombre imbécile! Ils arrivent!

 
- Mais, mais... »
 
Puis ce fut le trou noir....
 

Quand il reprit ses esprits, une vision d'apocalypse le prit à la gorge. L'orage... Le phare au toit éventré... La pluie qui mordait l'épiderme. Sans réfléchir, Tobias prit l'encyclopédie, le parchemin froissé et s'enfuit... Ce qu'il crut voir cette nuit là dans les ruelles de cette bourgade, il ne saurait vraiment le définir, les définir... Tout ce qu'il sait, c'est qu'il démarra en trombe, roula pendant des heures dans l'aube naissante. Et se réveilla dans son lit aux côtés de sa femme le lendemain matin. Il se leva précipitamment, niant l'hypothèse du rêve halluciné et découvrit sur son siège le tome 5 de l'encyplopédie et une boule de papier. Il le défroissa... et reprit immédiatement la route… Et Jamais plus on ne le revit... Lilou Freaks n'arrivait pas à se faire à la fatalité et entreprit des recherches effrénées pour retrouver son époux... Et bien des années plus tard les indications du détective privé qu'elle avait engagé la conduirent vers ce qu'on aurait dit une ancienne bourgade.

 

Errant parmi les ruines de pittoresques édifices glacés par le soleil hivernal, la jeune femme vit le squelette d'un phare... Elle monta l'escalier de pierre, ouvrit une porte grinçante et jeta un coup d’œil à l'intérieur. C'est alors que Lilou vit qu'elle avait un papier collé à son escarpin, elle le détacha et déchiffra ces quelques lignes que le temps n'avait pu maudire :

 

 « Viendra l'étranger aux cheveux rouges puis viendra l'orage... La malédiction des coléoptères s'accomplira lorsque la rencontre des trois sera, misérables créatures que nous sommes.... »

 

Ne comprenant un traître mot de ce qui était écrit, Lilou soupira et se dit qu'elle perdait son temps, et reprit la route...

 

Ys reprit son souffle originel... De ruine elle restera figeant les trois hommes ailés dans une stupeur de pierre.

 
FIN

25/06/06
 
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